Le 1er octobre dernier, Michel Barnier, Premier ministre nommé le 5 septembre, a tenu son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale. Parmi les sujets sur lesquels le nouveau gouvernement est le plus attendu au tournant, figurent les mesures sociales à venir. Michel Barnier a dressé sa feuille de route en la matière après des échanges préalables avec les organisations syndicales et patronales.
Une anticipation de la revalorisation du SMIC le 1er novembre 2024
L’augmentation du SMIC le 1er novembre 2024 est l’une des mesures sociales phare annoncées par le premier ministre. Le SMIC horaire passerait en effet de 11,65 € bruts à 11,88 € bruts, ce qui correspond à une augmentation de 2%.
Il est à préciser qu’il ne s’agira pas d’une revalorisation exceptionnelle, qui pourrait être qualifiée de « coup de pouce ». Il s’agit simplement d’une anticipation de la revalorisation initialement prévue le 1er janvier 2025, devant intervenir chaque année sur la base de l’inflation et de l’indice des salaires de base des ouvriers et employés établi par la Dares.
À lire, notre précédent article sur le montant du SMIC 2024.
Les branches professionnelles vivement invitées à revaloriser les salaires minimum conventionnels inférieurs au SMIC
Dans la lignée des annonces de revalorisation du SMIC, Michel Barnier n’a pas hésité à pointer du doigt les branches professionnelles dont les minimas conventionnels demeurent inférieurs au SMIC.
Au moyen d’un discours ferme, il les invite à engager rapidement des négociations afin de régulariser cette situation. Selon des informations délivrées par le Ministère du travail, une quinzaine de branches seraient visées, ce nombre étant susceptible d’être porté à la hausse du fait de l’augmentation du SMIC le 1er novembre 2024.
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Des réflexions sur les dispositifs d’allègements de charges
Michel Barnier a également abordé la question des dispositifs d’allègements de charges en vigueur, et plus spécifiquement les effets de seuil qu’ils engendrent.
Il a en effet été constaté que nombre d’employeurs étaient réticents à procéder à des augmentations de salaire pour continuer de bénéficier des allègements de charges accordés pour les salaires les plus bas.
Michel Barnier a promis des réflexions et des changements, mais aucune piste concrète n’a été donnée.
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Une réouverture souhaitée du dialogue social sur la réforme des retraites
Lors des échanges préalables avec les partenaires sociaux, ces derniers ont manifesté l’importance pour eux de revoir certains points tenant à la réforme des retraites. Seraient notamment remis sur la table des négociations les sujets suivants : l’usure professionnelle, l’égalité professionnelle, la retraite progressive.
Michel Barnier n’entend toutefois pas totalement revoir l’ensemble des mesures prises dans le cadre de la réforme des retraites, mais simplement apporter des aménagements, des ajustements raisonnables.
Les négociations des semaines à venir avec les partenaires sociaux devraient porter sur l’emploi des séniors et le régime d’assurance chômage.
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L’épargne salariale : l’outil privilégié pour booster le pouvoir d’achat
Le Premier ministre a annoncé qu’il tenait à remettre sur le devant de la scène les dispositifs d’épargne salariale déjà existant (intéressement, participation, actionnariat salarié, etc.), tant dans les grandes entreprises que dans les plus petits. Concernant ce sujet encore, aucune mesure concrète n’a été dévoilée.
Nou vous invitons à découvrir les dispositifs d’épargne salariale via notre article dédié disponible en cliquant sur le lien précédent.
Quelles mesures pour le plein-emploi ?
La nomination du nouveau gouvernement n’a pas essuyé les objectifs affichés par le précédent : le plein emploi demeure l’une des priorités du quinquennat.
Michel Barnier a d’ailleurs profité de son discours de politique générale pour afficher de nouveau cet objectif. Il a indiqué que les dispositifs existants seraient interrogés pour l’atteindre (territoires zéro chômeur, RSA, etc).
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Les aides à l’apprentissage en danger ?
Le Premier ministre a également abordé la question de l’apprentissage, faisant état des dépenses conséquentes en la matière et de la nécessité de les optimiser.
Les aides versées en cas d’embauche d’un apprenti seraient dans le viseur du gouvernement. Toutefois, il est peu probable que le gouvernement vienne les stopper totalement, compte tenu des objectifs du quinquennat en matière de développement de l’apprentissage. Une piste est actuellement au stade de la réflexion : l’éventuelle suppression de l’aide versée en cas de recrutement d’un apprenti préparant un diplôme de niveau licence ou master, dans les entreprises d’au moins 250 salariés.
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